Le WEB 3 — C’est quoi?

Jusqu’à aujourd’hui, le terme Web3 était un fourre-tout, dans lequel on mélangeait “le futur du web” : l’internet des objets, l’intelligence artificielle, le web sémantique et j’en passe.

Pourtant, depuis quelques mois se dessine ce que va devenir le vrai web 3.0 : la décentralisation d’internet autour de la blockchain.

WEB 1 et WEB 2.0

Depuis que le WEB 2.0 est apparu dans le milieu des années 2000, j’entends tous les 6 mois un gus qui me dit “avec mon concept, je suis en train d’inventer le WEB 2.1, le WEB 3.0, le WEB 4, le WEB 42…”.

À chaque fois que j’entends ça, je me sens à peu près aussi mal à l’aise que quand j’entends quelqu’un me vendre son idée géniale de “Phygital”.

WEB 1 (1990 – 2005) : voilà 15 ans qu‘on identifie clairement ce qu’était la première version du web, avec son approche très “top down” : j’ai un site internet que vous pouvez venir consulter, sur lequel vous pouvez participer au mieux en laissant un commentaire.

WEB 2 (2005 – 2020) : On a ensuite vu éclore WEB 2.0, sur lequel tout le monde peut participer en créant son propre compte. L’utilisateur est lui-même le produit : il publie le contenu (ce n’est plus un journaliste ou un professionnel), il le consomme, et il est exposé à la publicité.

Magique.

Et depuis près de 15 ans, donc, on attend le concept suffisamment fort qui pourra mériter cette dénomination : LE WEB 3

La centralisation va-t-elle voler en éclat ?

Depuis son apparition, et alors qu’il partait d’une approche 1.0 très ouverte (avec des protocoles htpp/smtp/rss /ftp …), Internet a eu une tendance lourde à se centraliser (vers des messageries, des OS et des apps en écosystème fermé).

Les états ont d’abord essayé de maîtriser le réseau, avant de l’abandonner à des opérateurs privés.

Parmi ces derniers, certains ont grossi, grossi, grossi, pour devenir les plus grosses capitalisations boursières mondiales en une vingtaine d’années.

Pourquoi ? Parce qu’elles centralisent la donnée :

• La donnée des recherches,
• La donnée des interactions sociales,
• La donnée de leurs achats et de leurs futures envies,
• La donnée des déplacements des individus, de leurs chauffeurs et de leurs trottinettes,
• La donnée des locations saisonnières,
• La donnée des rendez-vous chez le médecin,
• La donnée de mes fichiers dans le cloud, de mes photos, de celles de mes enfants, de la température de chez moi, de l’heure à laquelle je rentre, de mes déplacements permanents, de mon poids…

CEN-TRA-LI-SEES. Des données sur vous qui ne vous appartiennent plus.

LE WEB 3 (2021 - 20..) : la décentralisation des données et la blockchain

Une fois que vous avez compris ce concept, vous pouvez vous rendre compte de ce que représente la “décentralisation”, promise par la blockchain.

La blockchain n’appartient à personne, c’est un peu comme un méga ordinateur virtuel, maintenu par des millions de petits serveurs individuels.

Tout le monde y a accès mais personne ne détient une blockchain comme Ethereum.

Elle permet d’émettre des “tokens”, divisibles (comme les bitcoins) ou “non fongibles” : les Non Fungible Tokens (NFT), entre autres applications.

Cette décentralisation, qui existe depuis plus d’une décennie, a pris son envol de manière incroyable avec la crise du COVID.

Les épargnants du monde entier ayant ouvert des “wallets” pour acheter leurs cryptos, ils se sont ensuite familiarisés très vite avec ce nouveau système.

L’explosion des NFTs en est l’exemple le plus criant.

C’est ce qu’on appelle désormais le “WEB 3".

Au-delà de ces NFTs, c’est un univers incroyable qui s’ouvre aux entrepreneurs, aux artistes, aux “créateurs” et aux utilisateurs :

Avec la décentralisation de cette donnée, ils vont récupérer la propriété (ownership) de leurs créations, qui ne sera plus abandonnée (au moins partiellement) à ces grosses entreprises. Et ils pourront ensuite la monétiser, s’ils le désirent.

Une menace pour les énormes opérateurs du WEB 2.0 ?